Voyager seul(e) et surmonter ses peurs : le guide pratique
Backpackologie
11/4/20255 min read


Avant un grand départ, on parle souvent de liberté, de paysages grandioses, de rencontres inspirantes… Mais ce qu’on montre moins, ce sont les petits doutes qui s’invitent au moment de fermer le sac. Et si je me sentais seul(e) ? Et si je me perdais ? Et si ce voyage n’était pas aussi incroyable que prévu ?
Bonne nouvelle : toutes ces pensées sont normales. Partir vers l’inconnu, c’est forcément flirter un peu avec la peur. Mais ces peurs-là peuvent devenir tes meilleures alliées si tu apprends à les comprendre et à les apprivoiser.
On va explorer ensemble 5 grandes étapes pour transformer la peur en confiance :
Identifier tes peurs (et comprendre d’où elles viennent)
Sortir de la zone de confort progressivement
Reprogrammer ton mental face à l’incertitude
T’appuyer sur tes réussites passées
Transformer la peur en moteur de confiance
Prêt(e) à faire de l’inconnu ton terrain de jeu ? C’est parti.
1. Identifier tes peurs (et comprendre d’où elles viennent)
Avant de dépasser une peur, encore faut-il la nommer. Beaucoup de voyageurs(ses) redoutent “l’inconnu”, sans savoir exactement ce qui se cache derrière.
En réalité, l’inconnu regroupe plusieurs peurs bien précises, très humaines. Pour t’aider voici quelques exemples des peurs les plus courantes :
La peur de la solitude : “Et si je ne rencontrais personne ?”
La peur de l’imprévu : “Et si quelque chose se passait mal ?”
La peur de ne pas être à la hauteur : “Et si je ne savais pas gérer seule ?”
La peur de la déception : “Et si le voyage n’était pas aussi magique que dans ma tête ?”
La peur du regard des autres : “Et si on me jugeait d’être seule, perdue, maladroite ?”
Ces peurs ne sont pas des signes de faiblesse. Ce sont simplement des mécanismes de protection : ton cerveau adore le connu, les repères, les certitudes. En voyage, tout cela disparaît… alors il panique un peu.
Voici un petit exercice facile pour mettre tes peurs à plat pour les rendre plus concrètes : prends une feuille ou une note dans ton téléphone et tu fais deux colonnes.
Colonne 1 : "Mes peurs"
Exemples : "Et si je me perds ?", "Et si je tombe malade ?", "Et si personne ne me parle ?"...
Colonne 2 : "Ce que je ferais si ça arrivait"
Exemples : "Je demanderais mon chemin", "J’irai à la pharmacie locale", "Je rejoindrais un groupe de voyageurs ou un hostel convivial"...
Résultats :
Tu rends tes peurs concrètes et mesurables au lieu de les laisser flotter dans ta tête.
Tu réalises que tu as déjà les ressources pour réagir.
Et souvent, tu te rends compte que ce que ton mental imagine comme un drame… est en fait une situation tout à fait gérable.
C’est un petit exercice de préparation mentale ultra simple, mais qui change vraiment la perception du risque.
2. Sortir de la zone de confort progressivement
En voyage solo, la zone de confort explose dès l’aéroport. Et c’est normal.
Mais il ne s’agit pas de tout affronter d’un coup : l’idée, c’est d’apprivoiser le changement étape par étape.
Commence par te créer un cocon rassurant les premiers jours : un hébergement fixe, un quartier tranquille, un petit café où tu te sens bien.
Puis, élargis petit à petit ton cercle : une balade sans plan précis, un resto local, une discussion improvisée.
Et surtout, rappelle-toi : tu n’es jamais vraiment seul(e).
En voyage, on rencontre toujours du monde et souvent dans les moments les plus inattendus. Les voyageurs se reconnaissent, s’entraident, se sourient. Et, ironie du sort, après quelques semaines, tu finiras sûrement par chercher un peu de solitude pour souffler.
💡Astuce : chaque soir, note une chose que tu as faite dans la journée et qui te faisait un peu peur avant de partir. Relis tes notes quelques jours plus tard : tu verras ton courage grandir noir sur blanc.
3. Reprogrammer ton mental face à l’incertitude
Ton mental adore inventer des scénarios catastrophes : “Et si je me perdais ? Et si je ratais mon train ? Et si je me faisais voler mon sac ?”
Mais la plupart du temps, ces “et si” n’arrivent jamais. Et pendant que tu les rumines, tu passes à côté de l’instant présent.
Voici un petit mode d’emploi pour désamorcer la panique mentale :
Repère la pensée automatique. (“Et si je me perds ?”)
Reformule-la. (“Je suis en train d’explorer. Je trouverai mon chemin.”)
Respire profondément : inspire 5 secondes, bloque 5 secondes, expire 5 secondes, à répéter autant de fois que nécessaire.
Ramène-toi à maintenant. Regarde autour de toi ? Décris ce que tu vois, ce que tu entends, ce que tu sens…
💡Astuce : à chaque fois que ton cerveau part en “et si…”, remplace-le par un “au pire… et alors ?”. Tu verras comme la peur perd vite son pouvoir dramatique.
4. T’appuyer sur tes réussites passées
Tu as déjà affronté des situations inconnues, même sans voyager.
Tu as déjà géré un imprévu, pris une décision seule, traversé un moment inconfortable.
Ces moments sont tes preuves de confiance. Et elles ne disparaissent pas quand tu montes dans un avion.
Avant ou pendant ton voyage, prends le temps de te rappeler ces réussites :
Une fois où tu as trouvé une solution sans aide
Une situation stressante que tu as surmontée
Un moment où tu as osé faire quelque chose de nouveau
💡Astuce : crée une “checklist confiance” dans ton téléphone. Trois souvenirs où tu t’es prouvé(e) que tu savais gérer. Relis-la chaque fois que le doute refait surface.
5. Transformer la peur en moteur de confiance
Il y a deux types de peur :
La peur protectrice, celle qui te signale un danger réel. Elle t’invite à ralentir, à observer, à ajuster ton comportement. Si ton instinct te dit “ce lieu n’est pas sûr”, écoute-le.
La peur mentale, celle que ton imagination fabrique sans preuve concrète. Elle te paralyse avant même d’avoir essayé.
Apprendre à les différencier, c’est apprendre à naviguer entre vigilance et audace.
→ Si c’est une peur protectrice, écoute-la et adapte-toi.
→ Si c’est une peur mentale, observe-la, remercie-la de vouloir te protéger, puis avance quand même.
💡Astuce : quand une peur surgit, demande-toi : “Est-ce qu’elle me protège d’un vrai danger, ou est-ce qu’elle m’empêche d’avancer ?”. Cette simple question change tout.
Conclusion
L’inconnu fait peur et c’est normal.
Mais chaque fois que tu oses malgré la peur, tu renforces ton estime et ta confiance.
Le voyage n’est pas seulement un déplacement, c’est une expérience intérieure : celle de découvrir de nouveaux paysages, mais aussi un nouveau toi.
Et si tu veux continuer à explorer cette idée, je te conseille de lire cet article complémentaire : Voyage solo : de la peur à la liberté, ou comment transformer l’appréhension en confiance
Parce qu’au fond, l’inconnu n’est pas ton ennemi. C’est ton plus grand professeur.
